Mercredi 30 mars 2022, de 15h30 à 16h15
Théâtre de Saint-Dizier
A Carnac, les longues files de pierres dressées qui se déploient sur de vastes espaces figurent parmi les hauts lieux de la préhistoire européenne. Pourtant, avant leur reconnaissance scientifique et patrimoniale au milieu du XVIIIème, nul ne prêtait attention à ces gisements de pierres ordinaires dont la plupart étaient couchées.
Depuis lors, ces sites ont été restaurés dans le cadre des acquisitions faites par l’Etat dès le XIXème et les pierres dressées (redressées) en de formidables processions dont la simple vue intrigue et pose question sur l’époque de leur édification et sur leur destination.
Pour y répondre, de nombreux relevés et plans ont été réalisés tout comme le furent de nombreux comptes, décomptes et calculs savants pour en mesurer l’étendue et appréhender l’organisation. C’est ainsi que l’on crut y voir des temples, des allées cérémonielles, des nécropoles ou encore des calendriers astronomiques, autant de d’interprétations qui résistent mal à un examen attentif de chaque élément.
Instruites de ces premiers mécomptes, les recherches actuelles multiplient les angles d’analyse (prospections géophysiques, observations géomorphologiques, etc.) pour tenter de mieux cerner l’ordonnance et la géométrie de chaque ouvrage et proposer un nouveau modèle d’interprétation où pierres dressées, soulevées, polies et gravées se multiplient et s’additionnent pour constituer un ensemble architecturé bien plus étendu où les alignements de Carnac apparaissent comme partie émergée de l’Iceberg.