Grand Zimbabwe, symbole puissant et disputé de l’Afrique ancienne

Samedi 2 avril 2022, de 14h à 14h45

Théâtre de Saint-Dizier

Les ruines de Grand Zimbabwe sont l’un des sites les plus monumentaux de l’Afrique médiévale, dont elles sont devenues l’une des illustrations les plus puissantes. Le Grand Enclos, la principale structure, est une enceinte elliptique de 244 m. de long et de près de 10 m. de haut et 5 m. de large. Elle fut construite vers 1300 avec plus d’un million de blocs de pierre parfaitement alignés. À son apogée, aux XIIIe-XIVe siècles, Grand Zimbabwe était une ville prospère de 10 000 habitants, connectée aux échanges globaux et enrichie par le commerce de l’or. « Découvert » par les Européens en 1871, le site fut l’objet d’innombrables fantasmes sur ses origines. Dans une logique raciste et colonialiste, il s’agissait de nier ses fondations africaines. Ces interprétations furent rapidement déconstruites par les archéologues, mais Grand Zimbabwe demeura longtemps un objet politique, revendiqué tant par le régime de Rhodésie aux mains des colons blancs que par les mouvements de libération africains. En 1980, il donna son nom et ses armoiries au Zimbabwe, son pays hôte désormais indépendant. Spectaculaire, Grand Zimbabwe n’est pourtant pas une anomalie : il est l’héritier d’une riche histoire et de traditions architecturales répandues en Afrique australe.

Intervenant

Thomas Vernet